Tambour Baruya
Description par un ethnologue d'une meule pompéienne, et de son rôle psychopompe :
" Un tambour ankave (Papouasie Nouvelle-Guinée) s’apparente à un long sablier (77 à 120 cm pour les exemplaires que j’ai vus) constitué de deux cônes se rejoignant par leurs sommets et surmontés d’une poignée. Sa partie supérieure, sur laquelle on frappe, présente un diamètre maximum de 11 à 13 centimètres tandis que celui de l’ouverture par laquelle s’échappe le son atteint 12 à 16 centimètres. La membrane du tambour et les petites boules de cire que l’on y colle pour l’accorder reçoivent le nom des matériaux dont ils sont constitués (sindre’ waa’, “ peau de serpent ” et unda’a, “ cire d’insecte ”), mais d’autres parties de l’instrument sont décrites à l’aide du vocabulaire appliqué aux corps, humains ou animaux : “ épaule ” (saongwain) pour la poignée ; “ bouche ” (mangain) pour l’ouverture sur laquelle est collée et ficelée la membrane; “ cul ” (ike’ mangain) pour l’ouverture. L’étranglement central du tambour est son “ cou ” (ngu’no’). Les cônes eux-mêmes sont l’un et l’autre décrits comme des “ milieux ” (a’wone’), au sens de “ parties intermédiaires ”. De prime abord, un tambour ankave est un instrument de musique. À y regarder de plus près —c’est-à-dire en menant une enquête de technologie culturelle pendant qu’il en est encore temps—, les choses sont plus compliquées. "
Pierre LEMONNIER 2004
Lemonnier 2004 : Pierre LEMONNIER – Mythiques chaînes opératoires, Techniques & Culture, 43-44 , [En ligne : http://tc.revues.org/1054 ].
Data ultimo aggiornamento: 20/05/2021